Mon fils est bigleux

Bigleux, têtard à hublot, binoclard, miro... Je crois qu'on les a tous passés en revue, les surnoms pas très affectueux dont Ulysse allait écoper à l'école. Ça nous faisait de la peine, un petit de 5 ans qui porte déjà des lunettes. "Ça va encore, si elles ne sont pas rondes avec des couleurs criardes", me lâche une copine. Pas de bol, il les a choisies rondes, une paire bleue et une autre rouge.

Et puis c'était criminel d'enfermer les plus beaux yeux du monde derrière des lucarnes. Mon fils. Il n'était pas toujours brillant, mais au moins il était beau. Qu'est-ce qui lui reste maintenant?

Une semaine plus tard, je trouve que ça lui va plutôt bien. C'est fou comme ça colle même à sa personnalité, en définitive. Il passe ton temps à geindre, maintenant il colle au cliché du ouin-ouin à lunettes. Il adore donner des leçons, désormais il a une tête de premier de la classe. Et quand il me pique mon iPhone pour jouer à Angry Birds, il a un beau petit air de nerd. Bref, je relis toute sa personnalité à l'aune de son nouvel accessoire. Mon fils était fait pour porter des lunettes.

 

 

Mauvaise mère mais bonne cliente

Absurde mais vrai. La semaine dernière, j'ai commandé plusieurs exemplaires de mon propre livre. En plus de nous avoir jamais averties que le bouquin sortait en poche, notre éditeur ne nous en a jamais livré. Je vous parle même pas d'être payées, hein, on n'est pas dans le monde des Bisounours !

Bref, me voila réapprovisionnée pour l'offrir aux jeunes et futures mamans qui fleurissent dans mon entourage. 

Single mom, zi end

Dix-huit mois que j'attends ce jour-là. Ma délivrance tombe aujourd'hui. Car aujourd'hui marque la fin de ma période single mom.

Je m'explique: single mom, c'est l'expression que j'utilise pour désigner les semaines où je me retrouve seule avec mes nains. Il y a deux ans, leur père a réussi un concours, et moi, j'ai gagné le droit de le voir partir à Strasbourg. A ceux à qui ça a échappé: on habite à Paris. Six mois à Strasbourg, donc, sur les dix-huit que dure la formation. Un vrai marché gagnant-gagnant. Toi tu gardes les mômes, tu fais tourner la maison et tu t'arranges pour qu'ils ne se noient pas dans leur bain, et lui, il se bourre la gueule avec ses potes de promo, apprend à danser la salsa, suit une formation sur l'opéra et, accessoirement, la journée, se pointe en cours, pour valider son cursus. Le partage des taches quoi.

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