Il y a celles qui grignotent à peine leurs céréales dès qu'elles se savent enceintes. Et celles qui commencent à boulotter avant même d'être fécondées, parce que "c'est le seul moment de leur vie" où elles pourront "manger autant qu'elles veulent". Il y a aussi celles qui prennent 20 kilos et en perdent 25 après l'accouchement. Et enfin celles qui en prennent 12 et gardent à vie une bouée de graisses autour des hanches.
Bref, nous sommes toutes plus qu'inégales devant la grossesse, sa prise de poids, sa perte de poids. Mais quand Grazia fait un article intitulé "Comment garder la ligne pendant la grossesse" (effacé du site depuis), ne savent-ils pas que ce sont les plus flippées par leurs poids qui vont dévorer la page ? Trois mois plus tard, le magazine publie un formidable papier de témoignages de femmes enceintes qui se sont mises en danger et parfois ont fait une fausse couche parce qu'elles se sont mises à la diète, souligne sur Twitter Mona Chollet. Le titre de l'article: "Quand la grossesse ne pèse pas lourd".
Pas de mea culpa
Je ne peux m'empêcher de penser que les journalistes ont conçu le second sujet après avoir reçu des réactions de lectrices au premier. Est-ce un problème ? Non. Pourquoi pas ? Faire un faux pas, et que ce soit l'occasion de bien traiter un sujet, de donner la parole à d'autres femmes, c'est plutôt sain. Même à mon échelle, sur ce blog, ça m'est arrivé d'amender ma position, ou de donner la parole à ceux et celles qui avaient commenté, car ce qu'ils avaient à dire était plus drôle ou plus fort que ce que j'avais dit moi-même.
Ce qui me gêne, comme Acrimed qui a écrit le premier article sur ce sujet, c'est que Grazia n'a jamais fait son mea culpa. A aucun moment, le second article ne fait même référence au premier. Comme pour le reste de la maternité, et toute la vie de maman qui attend chaque femme enceinte, ce serait bien qu'un jour, les magazines cessent de nous donner le mode d'emploi pour devenir parfaites. Car ça nous rend malades.