Snowden, bientôt de retour aux Etats-Unis?

Il a suffit d'une petite phrase de l'avocat d'Edward Swnoden pour faire bouillonner la presse américaine: « Edward Snowden serait prêt à rentrer aux Etats-Unis s'il reçoit un procès juste et impartial ». L'information a beaucoup circulé la semaine dernière, jusqu'à faire l'objet de discussions intenses sur CNN.

Pourtant, le fait est loin d'être nouveau. En réalité, Edward Snowden, qui se définit comme un « patriote », a annoncé dès son arrivée à Moscou qu'il souhaitait rejoindre les Etats-Unis (comme le rappelle avec un peu d’agressivité le journaliste qui a travaillé avec lui, Glenn Greenwald). Mais le lanceur d'alerte de la NSA craint des représailles judiciaires disproportionnées, d'autant plus que la grande majorité du personnel politique américain a dénoncé ses actions et que l'administration Obama n'est pas réputée pour sa tolérance avec les whistleblowers.

Pourtant, les choses sont peut-être en train de changer. Si Newt Gingricht n'hésite pas à dire que Snowden mérite « plus de 10 ans de prison », certains démocrates s'offusquent à présent du traitement infligé aux lanceurs d'alertes sous le mandat d'Obama. Pour rappel, durant la campagne de 2008, le même Obama avait promis un dispositif de protection des lanceurs d'alertes qui n'a jamais vu le jour.
En même temps, de nouveaux sondages montrent que de plus en plus d'américains se rangent du côté de Snowden, notamment chez les jeunes et les employés (qui considèrent aussi en majorité que le gouvernement espionne les entreprises).

Le symbole le plus fort est venu de Los Angeles, avec la remise de l'Oscar du meilleur documentaire à Citizenfour, de Laura Poitras. Le film, maintenant disponible en France, raconte au jour le jour le travail de Glenn Greenwald avec Edward Snowden pour faire fuiter des milliers de documents de la NSA.
Un symbole fort donc, comme nous l'explique la productrice française de Citizenfour, que nous avions rencontré à Los Angeles après la cérémonie.

Humeur #6: HillaryClinton@email.com

Après le scandale des emails de Jeb Bush (qui, dans un louable effort de transparence, avait balancé sur le net des informations confidentielles sur ses administrés), voici le scandale des emails d'Hillary Clinton. Curieux, quand on sait que la campagne Clinton s'est déjà dotée d'une colossale équipe en charge d'Internet et des réseaux sociaux.

L'ultrafavorite des primaires démocrates est accusée d'avoir utilisé sa boîte mail personnelle lorsqu'elle était Secrétaire d'Etat, plutôt qu'une boîte officielle. Une erreur sur plusieurs plans: utiliser sa boîte personnelle dans un cadre professionnel va à l'encontre des règles de l'administration Obama et compromet l'archivage obligatoire des correspondances d'Etat.

L'humeur de Jacques Cardoze

En revanche, l'ancienne Secrétaire d'Etat n'a brisé aucune loi dans l'absolu. L'obligation d'utiliser une boîte mail officielle n'a été actée qu'une fois que John Kerry l'a remplacée au poste de Secrétaire d'Etat.

Quoi qu'il en soit, ce petit scandale technologique est le premier coup reçu par Hillary qui plane sur tous les sondages ces dernières semaines. C'est loin d'être suffisant pour abattre l'ex-Première Dame, mais cela montre en tout cas qu'elle n'est pas invulnérable.

Le discours de Netanyahou au Congrès en 5 phrases

Le Premier Ministre Israélien Benyamin Netanyahou se trouvait hier à Washington pour prononcer un discours devant les deux chambres réunies du Congrès contre l'accord négocié en ce moment entre les 5 membres du conseil de Sécurité, l'Allemagne et l'Iran.
Ce discours était hautement controversé, dénoncé par Barack Obama lui-même. Le président n'apprécie guère qu'un des plus grands alliés du pays viennent dénoncer sa politique étrangère sur le sol américain, d'autant plus que Netanyahou utilise le Congrès américain comme tribune en plein milieu d'une campagne électorale.

En réponse, de nombreux représentants démocrates ont boycotté le discours, et Barack Obama lui-même a déclaré ne pas l'avoir suivi, préférant une transcription.

« Je serais toujours reconnaissant au président Obama pour son soutien. »

Le début du discours du Premier Ministre était placé sous le signe de l'apaisement. Il a soigneusement souligné les liens qu'entretiennent les Etats-Unis et rappelé les nombreuses occasions durant lesquelles il a reçu l'aide du président Obama (y compris durant l'offensive de Gaza, pendant laquelle les USA avaient fourni plus d'armements à Tsahal).
Evidemment, Netanyahou s'est fait de plus en plus offensif à mesure que son discours avançait. Mais il n'est pas le seul à maîtriser cette petite valse hésitation, la réponse démocrate est venue de Nancy Pelosi: « En tant que personne qui apprécie notre relation et qui aime Israël, j'étais au bord des larmes pendant le discours du Premier Ministre, qui insulte notre intelligence [...] et est plein de condescendance pour notre connaissance de l'Iran. »

• «Les nervis de l'Iran à Gaza, ses laquais au Liban, ses gardiens de la Révolution sur le plateau du Golan enserrent Israel avec trois tentacules de terreur. »

Les « tentacules de terreur » ont beau avoir leur place dans un film de série B, elles illustrent bien la haine fondamentale qui existe entre Netanyahou et le pays perse. Durant tout son discours, l'israélien n'a cessé de peindre un tableau apocalyptique du Moyen-Orient, avec l'Iran comme force du mal absolu.

C'est la que se trouve la mésentente cruciale entre Obama et Nétanyahou. Le président américain traite l'Iran comme un pays « normal », qu'il est possible de ramener dans le rang international avec un régime du bâton (les sanctions) et de la carotte (un accord international). Pour l'israélien, « l'Iran a prouvé qu'on ne pouvait jamais lui faire confiance. » A plusieurs reprises, il a fait allusion à la Shoah, ce qui met implicitement l'Iran au rang du régime nazi...Et Obama dans le rôle de Neville Chamberlain?

• « L'Iran et l'Etat Islamique ce disputent la couronne de l'Islam militant. Dans ce jeu des trônes mortel, il n'y a pas de place pour Israël ou l'Amérique. »

Dans un discours politique, réussir à citer la série télévisée la plus populaire du moment, faire buzzer Twitter, taper sur l'Iran et l'Etat islamique et tout ça sans paraître ridicule, c'est du grand art. Mais au delà de ces considérations, Benyamin Netanyahou fait savoir que l'engagement de l'Iran contre l'Etat Islamique ne l'émeut guère, alors qu'il est considéré comme un signe encourageant par l'administration Obama.

• « Cet accord ne bloque pas l'accès à la bombe à l'Iran, il pave la voie de l'Iran vers la bombe. »

Le cœur du discours se trouve ici. Benyamin Netanyahou n'est pas venu aux Etats-Unis pour critiquer l'Iran ou suggérer une politique différente. Il est venu pour torpiller l'accord négocié en Suisse.Le premier ministre a dessiné un tableau à deux issues.
Soit les iraniens se moquent de l'accord et obtiennent la bombe grâce à un allègement des sanctions. Soit ils attendent l'expiration des mesures de contrôle du traiter pour construire «190 000 centrifugeuses » (le chiffre est, de l'avis de nombreux experts, parfaitement fantaisistes) et obtenir la bombe.

Les réactions contre Netanyahou se sont concentrées sur deux fronts. Premièrement, le premier ministre israélien tient plus ou moins le même discours depuis longtemps. « Cela fait vingt ans que Bibi dit que l'Iran et à un an d'avoir la bombe » a par exemple commenté un officiel de la Maison Blanche. Barack Obama lui a été particulièrement sec dans un entretien accordé à AP, reprochant notamment à son allié israélien de « ne proposer aucune alternative

« Israel peut lutter tout seul. »

La fin de cette citation est « mais je sais que les Etats-Unis lutteront avec nous », il n'empêche, cette déclaration pour conclure un discours n'est pas une phrase de rassemblement anodine. Dans la rhétorique du Premier Ministre, les choix qui s'offrent aux Etats-Unis et à Israël sont un Iran nucléaire ou une lutte constante contre la République Islamique. De ça à suggérée une intervention armée contre les sites nucléaires iraniens, la distance n'est pas grande, mais Netanyahou a pris bien soin de ne pas la franchir.

Slamdunk billionaire: Michael Jordan est milliardaire!

Forbes a publié hier sa liste annuelle des milliardaires de la planète. Elle contient 1826 personnes, et les enseignements à en tirer sont nombreux. Le nombre de milliardaires augmente (290 entrées contre 138 sorties), la quantité d'argent qu'ils possèdent aussi (De 6,4 à 7 trillions de dollars), de plus en plus d'entre eux sont chinois tandis que la proportion de femmes reste stable autour de 10%.

Mais un nom a attiré l'attention des fanas de basket du bureau: Michael Jordan! L'arrière légendaire des Chicago Bulls, l'un des meilleurs basketteurs de l'Histoire, vient enfin d'atteindre la valeur que son talent exigeait. Depuis cette année, il vaut officiellement plus d'un milliard de dollars.

Curieusement, la plus grosse partie de cette argent ne provient pas de sa carrière de joueur, pendant ses années d'activité de joueur, His Airness n'a empoché « que » 93,8 millions de dollars de salaires cumulés. Les salaires en NBA ont explosé dans l'ère "post-Jordan" et Kobe Bryant devrait par exemple finir sa carrière au dessus des 300 millions de dollars en salaires.

Un nombre impressionnante d'ancien joueurs de basket sont ruinés seulement quelques années après la fin de leur carrière. Scottie Pippen, par exemple, avait pigé en première division finlandaise à 42 ans pour payer quelques factures. Mais Jordan a montré presque autant de talent dans la finance que sur le terrain. Il a su faire fructifier son statut de légende, notamment à travers de sa marque de chaussures. La marque a été rachetée par Nike, mais Jordan continuerait de toucher environ 100 millions de dollars de royalties annuelles.

Selon Forbes, Michael Jordan profite aussi d'investissements avisés. En 2010, il est devenu le propriétaire à de la franchise des Bobcats de Charlotte (depuis devenus les Hornets) pour 275 millions de dollars. La valeur estimée de la franchise a explosé avec le rachat des Clippers de Los Angeles par Steve Ballmers (n°35 au classement Forbes avec 21,5 milliards de dollars de fortune) pour plus de deux milliards de dollars.

Malgré cela, Jordan ne détient pas le record de l'ancien sportif le plus riche du monde. Le titre revient à un ancien hockeyeur et tennisman professionnel, le roumain Ion Tiriac. Ses réussites financières sont encore plus impressionnantes que son parcours sportif, malgré une victoire en double à Roland-Garros en 1970. Ses investissements dans la banque et les assurances portent sa valeur à près de 2 milliards de dollars et en font l'homme le plus riche de Roumanie.

Humeur #5: Keystone XL, le pipeline de la discorde

« Le projet Keystone XL a mérité mon veto ». La petite phrase de Barack Obama est le dernier acte en date du plus gros feuilleton politique de ces derniers mois aux Etats-Unis. Le Congrès avait voté l'autorisation de construire pour ce pipeline de 1800 kilomètres entre Hardisty au Canada et Steele City dans le Nebraska.

Ce veto annonce une nouvelle phase dans l'opposition entre la Maison Blanche et le Congrès républicain, mais surtout témoigne de l'importance politique prise par le dossier. La bataille fait rage au Congrès, les manifs se multiplient, les petites phrases assassines volent de part et d'autre. A en juger par l'intensité des débats, Keystone XL est le projet qui détermine du futur énergétique de l'Amérique.

Mais ce débat politique est-il disproportionné par rapport à la réalité du terrain? Valérie Astruc nous livre l'humeur de la semaine.

Keystone XL dans les chiffres

42 000 emplois, 7 milliards de dollars d'investissements, une capacité de 700 000 barils de pétrole brut par jour. En absolu, les chiffres du projet Keystone XL donnent le vertige. C'est sur eux que s'appuient le clan « productiviste » pour faire du pipeline un projet indispensable.
Toutefois, il faut apporter quelques nuances à ce projet idylliques. Pour commencer, il existe déjà un pipeline Keystone qui relie Hardisty au Canada et Port Arthur dans le golfe du Mexique. Keystone XL est en fait un projet de « raccourci » (en vert sur la carte ci-dessous) qui rejoint le pipeline existant dans le Nebraska.

Il faut aussi nuancer l'impact économique du pipeline. Certes, 30 000 emplois pérennes, c'est bien. Mais l'économie américaine est en pleine récupération. En 2014, elle à créé plus de 2,6 millions d'emplois et la tendance se confirme pour l'année 2015.
De la même manière, Keystone XL n'est pas un projet vital pour l'industrie pétrolière. Le Canada exporte déjà 1,6 millions de barils de brut chaque jour, un chiffre que ne devrait pas évoluer outre mesure après la mise en service de Keystone XL. Il ne s'agit même pas le plus gros projet de la compagnie TransCanada, qui envisage la création d'un pipeline entre l'Alberta et la côté Atlantique canadienne, d'une longueur de 4000 kilomètres avec une capacité de 1,1 millions de barils par jours.

Avec une capacité de transit de 700 000 barils par jours, Keystone XL ne gérerais qu'une goutte des 13 millions de barils extraits chaque jour entre le Canada et les Etats-Unis. Rien en tout cas qui puisse « assurer l'indépendance énergétique américaine » comme le clament les élus républicains au Congrès.

Mais il faut être juste. Leurs adversaires écologistes ne sont pas non plus exempts d'exagérations. Selon eux, le passage du pipeline dans la région de l'aquifère d'Ogalla dans le Nebraska conduira forcément à une catastrophe écologique. Ils agitent l'épouvantail d'une fuite, pourtant extrêmement rare dans les pipelines modernes.
Les études environnementales menées ont déjà retardé le projet de plusieurs années en modifiant son parcours, et les derniers experts indépendants nommés ont constaté que le projet était suffisamment sûr. On attend encore le rapport du State Department sur le sujet, c'est d'ailleurs la raison sur laquelle s'est basé Barack Obama pour appliquer son veto.

L'ampleur du débat politique n'a plus rien à voir avec celle du projet industriel. Keystone XL est avant tout un symbole pour deux camps aux logiques diamétralement opposées. Une chose est sûre, Si l'un ou l'autre l'emporte, Keystone XL aura marqué l'Histoire bien plus que sa (relative) petite taille ne le laissait espérer.

T.L

Madonna, la provocatrice

Madonna est « terrifiée » par l'intolérance montante en Europe, elle assure à Europe 1 que l'ambiance dans le pays lui rappelle l'Allemagne nazie. Peut-être une légère exagération, mais c'est loin d'être la première pour la chanteuse qui personnifie le terme de « diva ».

Nous l'avons rencontrée et abordé avec elle en vrac: sa carrière, ses rébellions, Jeanne d'Arc, l'antisémitisme, l'intolérance et sa prochaine tournée en France...

Portrait par Jacques Cardoze et Régis Massini

Dettes étudiantes: La révolte commence!

Il y a quelques semaines, quinze étudiants américains ont lancé une action jamais vue outre-Atlantique: la grève de la dette. Face à la faillite de leur université et pour attirer l'attention sur le problème des dettes étudiantes, ils refusent de rembourser des milliers de dollars au gouvernement fédéral.

Il y a quelques mois, Corinthians était l'une des plus grande entreprise d'éducation supérieure dans le monde. Cela peut paraître étrange vu de France, mais il existe bien des universités à but lucratif aux Etats-Unis et Corinthians en possédait plus d'une centaine à travers tout le pays. Sous la marque « Everest » ou « WyoTech ». En 2013, elle accueillait presque 80 000 étudiants, contre des coûts d'inscriptions élevés, mais sans restriction d'entrée. Au total, un équivalent licence dans un de ces établissements peut coûter dans les 75000$.
Pour financer leurs études, de nombreux étudiants avaient recours à l'endettement, souvent choisi grâce aux conseils de l'administration de Corinthians qui les dirigeait...Vers des fonds « prédateurs ».

Pourtant, depuis quelques mois, Corinthians est au bord de la faillite. Aux Etats-Unis, 50 universités ont été vendues, 12 ont fermées. Au Canada, les 14 universités de l'entreprise ont fermées. Corinthians a été retirée des listings de la bourse américaine et n'est plus qu'une coquille qui assure la transition des universités qu'elle possédait vers d'autres organismes.

Cette faillite laisse en plan des milliers d'étudiants qui avaient pourtant payé leur frais de scolarité. La plupart d'entre eux se retrouvent sans diplôme, mais avec des dettes colossales. Face au défaut de Corinthians, ils ont demandé au gouvernement fédéral de lever leurs dettes - la procédure est en cours - mais celles contractées auprès d'organismes privées sont impossibles à éviter.

C'est pourquoi quinze d'entre eux, les « Corinthian Fifteen » ont lancé leur grève de la dette. Ils ont décidé d'interrompre leurs paiement, à la fois auprès des organismes publics et privés. Héritiers du mouvement « Occupy Wall Street », avec le site Strike Debt (littéralement Grève de la dette), ils combattent maintenant contre le problème de la dette aux Etats-Unis.

L'issue de leur combat n'est pas évidente. Le gouvernement fédéral a d'ailleurs appelé les étudiants victimes de Corinthian a poursuivre le paiement de leur dette en attendant un règlement. Les Corinthian Fifteen risquent eux des poursuites judiciaires ou pire, de mauvais « credit scores », outils indispensables de l'américain moderne...

 

T.L

 

 

Il fait froid mais les américains se chauffent sur le changement climatique

Aux Etats-Unis, l'hiver est froid. Un vortex venu tout droit des pôles à fait tomber un voile glacé sur l'ensemble de la côte Est. Les chutes du Niagara ont gelé et des records de températures basses vieux de plus d'un siècle ont été battus, comme à Cleveland (-27°C) ou Lynchburg en Viriginie (-23°C). La palme revient à Flint dans le Michigan (-31°C).

Evidemment, les climatosceptiques se sont emparés du dossier. A commencer par Donald Trump le milliardaire-auteur-présentateur-politicien new-yorkais, possible candidat pour l'investiture républicaine de 2016, qui s'est fendu de nombreux tweets sur la logique usagée du: « S'il fait froid, le climat ne se réchauffe pas. »

Donald Trump est un habitué du fait, conspirationniste climatosceptique de la première heure. Dans un autre tweet de Novembre 2012, il explique par exemple que: « Le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les chinois, pour rendre l'industrie américaine moins compétitive. »

Mais attention aux amalgames. Autrefois considérés comme un bastion des climato-sceptiques, les Etats-Unis se sont depuis quelques années réchauffés à l'idée du changement climatique. Cette année, Donald Trump fait plutôt figure de minorité chez les twittos. La plupart d'entre eux prennent au contraire soin de rappeler que la communauté scientifique préfère désormais le terme « changement climatique » (climate change) au « réchauffement climatique » (global warming). D'autres se moquent de la méthode de pensée des climatosceptiques.

« Merci à tout ceux sur la côte est qui font des blagues sur le réchauffement climatique. [Sur l'image: Cette « science » dit que le bateau coule, mais je suis 60 mètres au dessus de l'eau!]

En comparant les sondages effectués en 2011 et les chiffres les plus récents, on observe une augmentation régulière du nombre d'américains prêt à croire à l'existence du phénomène. En 2011, ils étaient 72% à admettre l'existence du changement climatique, deux ans plus tard, le chiffre était déjà monté à 81%.

Evidemment, les chiffres restent partagés entre les démocrates et les républicains, comme le montre ce sondage du Pew Reasearch. Les premiers réclament une intervention du gouvernement à 83%, contre seulement 51% pour les seconds. Mais ce chiffre, plus de la moitié, est extraordinaire. Il témoigne d'une profonde rupture sur la question entre les républicains « libéraux » et les conservateurs forcenés du Tea Party.

Cela place les candidats républicains dans une position délicate. Le vote des « hardliners » est crucial pour remporter l'investiture, celui des libéraux et des centristes est en revanche indispensable pour la présidentielle.
En 2012, tous les candidats sauf un -Jon Huntsman- avaient choisi de mettre en doute le changement climatique ou son origine humaine à un certain degré. Pour cette course à l'investiture, la plupart d'entre eux -Donald Trump excepté- préfèrent débiter à qui veut l'entendre une esquive toute prête: « Je ne suis pas un scientifique, ce n'est pas à moi de me prononcer. »

Interrogé sur son opinion sur la théorie de l'évolution, Scott Walker avait adopté la même réponse. Il s'agit pour les républicains de ménager la chèvre et le choux, d'éviter de se mettre à dos l'un ou l'autre bord du parti. Un exercice d'équilibriste que l'on risque de retrouver régulièrement durant la campagne.

T.L

Hollywood se prépare aux Oscars 2015!

La cérémonie des Oscars marque à Los Angeles la fin de la saison des récompenses ou Awards Seasons, comme on dit de ce coté-ci de l'Atlantique.

Les cérémonies et tapis rouges s'enchainent de novembre à février. Ultime rendez-vous donc, les Oscars. Point culminant du glamour hollywoodien.

Jacques Cardoze et Laurent Desbois sont allés prendre le pouls de la Cité des Anges quelques heures avant le début de la cérémonie de la 87ème éditions des Oscars.

 

Humeur #4: A quoi sert encore Obama?

Barack Obama entre dans la dernière ligne droite de son deuxième mandat, il ne lui reste qu'un peu moins de deux ans à gouverner. Le 20 janvier 2017, il ne sera plus le président des Etats-Unis.

Mais à quoi peut-il bien servir jusqu'ici? La course aux prochaines élections, qui se tiendront en novembre 2016, a déjà commencée. Les moments de course électorale sont rarement l'occasion de grandes réformes, d'autant plus lorsque le Congrès est en opposition farouche avec la Maison Blanche.

L'humeur de Jacques Cardoze

Obama a toujours la possibilité de gouverner par décret, mais là aussi, les républicains ont l'intention de lui mettre des bâtons dans les roues. Face aux propositions du président en matière d'immigration,  Rand Paul, candidat présomptif à l'investiture républicaine, a lancé une pétition au succès croissant pour inciter le Sénat à siphonner les fonds alloués à ses mesures.

 Il ne reste donc à Obama que la politique étrangère pour entrer dans les livres d'Histoire. Après un Prix Nobel controversé, une politique timide au Moyen-Orient, il lui faut utiliser ses derniers moments à la Maison-Blanche pour traiter quatre dossiers: Cuba, l'Iran, la Russie et l'Etat Islamique.

S'il y parvient, il pourrait véritablement devenir « Un grand président ».