Les mères, ces professionnelles du repassage

A la fin de l'été, j'ai déménagé, mon fils est rentré en CP et ma fille en maternelle. Beaucoup de changement et de stress, donc ma maman est venue m'aider. Je vous ai déjà parlé de ma mère ? Une sainte. Pendant trois semaines – le temps que je trouve des baby-sitters –, elle est allée chercher les enfants à l'école et elle a préparé le repas du soir.

Et puis, à ses heures perdues, elle a repassé tout le linge des enfants. Ben oui, c'est toujours sympa un petit peu de repassage quand on a du temps pour soi. Elle a même acheté des cintres taille enfant. Parce qu'il fallait voir la pitié dans ses yeux quand elle les emmenait à l'école. Quelques jours de plus en fringues fripées et on allait montrer mes enfants du doigt. Avoir des bonnes notes et savoir jouer aux billes ne suffit pas : il faut un col amidonné. Peu importait à la grand-mère que mon fils ait réussi trois ans de scolarité sans un tee-shirt repassé.

Je me moque et pourtant, quand j'y réfléchis, il n'y avait pas un pli à mes robes quand j'allais à l'école petite fille. Du coup, l'inquiétude maternelle m'a gagnée. Et quand ma mère est partie, j'ai pris la relève. Moi qui ne repasse qu'à la va-vite pour moi-même, j'ai passé un moment en compagnie de robes de donzelle taille 4 ans et de quelques chemises de gamin.

J'y pense à cause d'une réclame qui a fait les belles heures d'internet la semaine dernière. Sur Auchan.fr, vous pouvez dès maintenant commander une table à repasser en jouet pour la modique somme de 26,90 euros. "Tu deviendras une professionnelle du repassage grâce à ce fer tout équipé pour faire comme maman", précise le mot qui l'accompagne. Un cliché réac qui fait tousser alors même que je me pâmais devant les progrès des catalogues de jouets sur le sujet. Et si vous n'en avez pas assez, il vous reste aussi le "lave-linge pour imiter maman !" de Toys'R Us. (Je m'interroge : le point d'exclamation, c'est pour leur faire croire que c'est excitant de faire la machine ?)

Le fait d'être mère me fait-il coller aux pires clichés ? Mmmh, je ne pense pas. Je défie n'importe lequel de mes enfants de devenir professionnel du repassage en prenant exemple sur moi. Leur père fait ça très bien, même si c'est uniquement sur ses propres chemises.

Finalement, ces pubs m'ont tellement écœurée que j'ai cessé le repassage. Question d'égalité des sexes. Les tee-shirts vont mieux à mon fils et ma gorgone est ravissante en short avec des collants. Exit les chemises et les robes.

 

 

La caresse d'un doudou

Cette vidéo, j'ai essayé de la faire deux ou trois fois. Mais ce sont des moments qui s'épanouissent dans la pénombre, quand les volets sont baissés et les idées ralenties. Et quand je rejoue les images, je n'ai capté que du noir, mon émerveillement n'est pas sur la bande d'enregistrement.

Je voudrais pourtant graver dans ma mémoire ces moments, ne pas oublier ce petit bout de leur enfance qui est comme une signature, aussi personnel qu'une empreinte digitale. Ils sont en train de tomber dans le sommeil et touchent leur doudou. Des petits gestes qui ne leur appartiennent qu'à eux, une façon de faire des câlins, de bouger le doigt, de se caresser le visage qui définit à quel point cet instant d'ensommeillement est doux, confiant (visiblement, le mot ensommeillement n'existe pas, mais bon).

Pour ma fille, c'est un lapin. Il y a "doudou gros", un cadeau de naissance, et "doudou petit" qu'on a racheté pour en avoir deux (mais elle préfère doudou gros). Quand je tente de réveiller Dalva et qu'elle lutte pour rester dans son sommeil, elle attrape l'oreille de son lapin et elle la fait glisser lentement entre ses doigts. D'abord entre l'index et le majeur puis entre le majeur et l'annulaire... Ou elle prend le bout de l'oreille et se caresse la bordure de la lèvre avec.

Petits bouts d'eux

Pour mon fils, c'était un "finfin", aussi appelé "doudou tissu". Ces couches de l'ancien temps qui n'ont jamais servi que de compagnon de sommeil chez nous. Il faut que le doudou soit sale de plusieurs jours. Un doudou qui sort de la machine est toujours mal aimé, il doit traîner un peu partout, perdre de sa propreté, sentir un peu la nuit. Il devient alors le plus précieux des biens. Ulysse en faisait une boule, un petit nuage, quand le doudou était devenu tout doux. Et dans son sommeil, il effleurait son visage avec, par des petits allers-retours, comment de petits tamponnements. Mon fils pouvait être tout à fait endormi, avec un bras en l'air pour poursuivre la caresse du doudou sur son visage.

Ulysse a déjà passé l'âge. Le doudou déchiré sert maintenant de cape de super-héros ou de paréo à ma fille. Et moi, j'écris ces miettes de souvenirs, pour ne pas oublier ces petits bouts de ce qu'ils ont été.

 

 

Des vacances sous la couette

J'ai une excuse. Oui, je commence ce post par me justifier, car je vois déjà les sourires en coin et les regards jugeants. Pendant trois jours, on a déposé les enfants au centre de loisirs et on s'est recouché. J'ai une excuse, donc : faute d'avoir décommandé le centre de loisirs suffisamment tôt, on aurait tout de même payer. Je suis contre le gâchis

Je sais, c'est moche, surtout que je n'ai pas profité de mon temps pour faire des bons petites plats et des machines. Non, on s'est fait des resto, des ciné et on a passé des matinées au lit. Il ne faut pas oublier que les enfants sont heureux surtout quand les parents s'épanouissent.

 

PS : les habituées noteront sans doute que le blog a un peu changé. J'ai encore déménagé de plate-forme, mais l'adresse reste la même.