Avez-vous entendu parler des "naissances lotus". Depuis le début du mois, le sujet est en vogue et les sites titrent à l'envi sur le "boom" de cette pratique. Le principe : à la naissance, le bébé reste attaché à son placenta. Rassurez-vous, contrairement à ce que j'ai tout d'abord cru, la mère n'est pas obligée de garder le placenta en elle. On met le placenta dans un tissu (évitez les tupperware et les sacs de congélation, ai-je appris), et on attend que le cordon ombilical (recouvert de coton ou de soie) tombe de lui-même. Evidemment, ça renforce le nourrisson, ça l'immunise et ça le rassure. "Retour à la nature", s'enthousiasme DailyMail.
En fait, tous les sites ont repris un article du New York Post, tabloïd américain, qui a interviewé LA papesse de la naissance lotus, une Texane de 47 ans. Mary Ceallaigh y annonce avoir intercédé dans plus de 100 accouchements, dont 5 pourcents auraient abouti à une "naissance lotus".
Il n'y a aucun autre chiffre dans l'article. Voila, c'est là que je voulais en venir. Il y a donc cinq Texans qui se sont baladés dix jours avec leur placenta et tout le web parle du "boom" de la naissance lotus.
Deuxièmement, est-ce une "nouvelle tendance", comme le titre d'autres médias ? Non, la pratique existe depuis les années 1970, comme le prouve cette vidéo mise en ligne en 2009 et qui raconte comment "préparer le placenta" (A ne regarder qu'avec l'estomac bien accroché, les gros plans donnent un peu mal au cœur).
Faut faire gaffe, hein, ça va finir par donner des idées bizarres à des gens. Une naissance, c'est un moment un peu angoissant, or, chaque mois, j'ai l'impression qu'on porte aux nues une méthode qui nous propose de faire la roue sur une main pendant qu'on expulse, sous prétexte que les chimpanzés font presque comme ça. Je préfèrerai qu'on en reste aux fondamentaux.
Pour ma part, je me souviens qu'à mon premier accouchement, la sage-femme m'a demandé de toucher mon placenta. Depuis, je mange moins souvent du foie de veau.